L’exposition Immortelles est le fruit d’une collaboration entre l’Hôpital Notre-Dame à la Rose et l’ENSAV La Cambre. Elle a permis à onze étudiants en master de l’Atelier Sculpture de s’immiscer au sein de cet incroyable patrimoine afin de faire dialoguer des propositions contemporaines avec la riche collection de cette ancienne institution hospitalière devenue musée.
L’Hôpital Notre-Dame à la Rose a été fondé en 1242 et a fonctionné jusque dans les années 1980. Depuis, il a été transformé en musée et constitue un exemple exceptionnel du fonctionnement d’un hôpital au Moyen Âge. Constitué d’un riche patrimoine, le lieu foisonne de questions liées à la vie en autarcie, à la médecine et à la mort qui font immanquablement écho à la crise sanitaire actuelle. L’exposition – permise par l’accueil de son directeur Raphaël Debruyn – vise à créer un dialogue et une confrontation entre des pièces contemporaines des masters de l’Atelier Sculpture de la Cambre – dirigé par l’artiste Johan Muyle – et la riche collection du musée de l’Hôpital Notre-Dame à la Rose. L’intégration de l’art contemporain à ce patrimoine permet d’offrir un écrin hors nomes aux propositions actuelles tout en offrant une nouvelle lecture des œuvres plus anciennes.
Intitulée Immortelles, le titre de l’exposition évoque à la fois la plante, le fantasme de l’éternité et la pérennité supposée des œuvres d’art. L’immortelle possède de multiples vertus thérapeutiques, elle est hermaphrodite et a comme caractéristique d’avoir des fleurs qui ne se fanent jamais. Dans le musée, elle convoque à la fois le jardin des plantes médicinales de ce lieu dédié aux soins des malades ainsi que l’étonnant tableau dit du Christ androgyne. Les différentes interventions contemporaines interrogent l’immortalité en conviant la trace, la mémoire, le futur mais surtout en proposant d’autres paradigmes que celui qui dominait à l’époque où l’on soignait l’âme du patient pour le guérir.
Ainsi Laurent Deffes invite à observer en perturbant ou accentuant les points de vue normés, Sophie Dieckshaefer questionne les nouvelles formes de spiritualité et de développements personnels en s’interrogeant sur leur dogmatisme,
Flavie Houx met en exergue et fait dialoguer les mots autant que les maux du sacrifice,
Valentine Jolibois aborde la vie monacale en renversant tant la hiérarchie de ses symboles que le lieu de vie,
Lucas Mesdom invite le monde extérieur et ses réalités à briser le silence de cet espace clos,
Kimia Nasirian fait resurgir les gestionnaires de l’hôpital dans une quotidienneté libérée du poids de la contrainte,
Flavia Parone évoque la mémoire, l’histoire et ses traces en convoquant dans un jeu de va-et-vient l’infiniment petit et l’incroyablement grand,
Olivia Perce remet en question la notion de « trésor » et nous délivre la recette pour « en finir »,
Loona Petrucci, par le biais du féminisme, réaffirme l’origine première tout en abordant la fertilité au sens large,
Pernilla Roos aborde le corps mutant, les dérives et les excès d’un être dominé, empêché et contraint,
Et, enfin, Justine Salamin aborde la maladie, la mort et l’enfermement en y insufflant de la vie.
Au-delà de l’opportunité donnée aux étudiants d’intégrer leurs propositions dans un lieu chargé d’histoire et de mémoire, il permet également de réunir les publics du patrimoine et de l’art contemporain au sein d’une même proposition.
Avec : Laurent DEFFES – Sophia DIECKSCHAEFER – Flavie HOUX – Valentine JOLIBOIS – Lucas MESDOM – Kimia NASIRIAN – Flavia PARONE – Olivia PERCE – Loona PETRUCCI – Pernilla ROOS – Justine SALAMIN
Curatrice : Nancy Casielles
Informations pratiques :
30.10/2021 > 13.02/2022
Vernissage : 29.10/2021 – 18h>20h
Hôpital Notre-Dame à la Rose – Place Alix de Rosoit, 7860 Lessines
Du mardi au dimanche de 14h à 18h
Une exposition organisée avec le soutien du Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles.